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Le biais du survivant : une réalité souvent méconnue

On parle souvent de biais cognitifs, ces erreurs de jugement qui sont le fruit de notre cerveau tentant de trouver des solutions rapides et efficaces à des problèmes complexes. Parmi ces biais, il en est un qui est particulièrement intéressant à étudier et à comprendre : le biais du survivant. En quoi consiste-t-il ? Pourquoi est-il important de le connaître et de l’identifier ? Quelles sont les conséquences potentielles de ce biais dans divers domaines de notre vie quotidienne ? Cet article vous propose d’en savoir plus sur cette réalité souvent méconnue.

Définition et origine du biais du survivant

Le biais du survivant (ou « survivorship bias » en anglais) est une erreur de raisonnement qui consiste à ne prendre en compte que les éléments ayant survécu à un processus de sélection ou à un événement, en négligeant ceux qui ont échoué ou disparu. Ce faisant, on se concentre sur la minorité visible et réussie, en oubliant la majorité invisible et moins chanceuse.

Cette notion a vu le jour durant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il fallait décider où renforcer l’armure des bombardiers américains. Les ingénieurs ont d’abord pensé ajouter du blindage aux endroits où les avions revenant de mission étaient les plus touchés par les tirs ennemis. Mais un statisticien, Abraham Wald, a fait remarquer que c’était une approche biaisée : les avions qui rentraient étaient justement ceux qui avaient survécu malgré ces impacts. Il fallait donc plutôt se pencher sur les zones où les avions abattus étaient touchés, pour comprendre quels endroits étaient réellement vulnérables.

Le biais du survivant dans la vie quotidienne

Connaître le biais du survivant est important car il peut influencer notre perception de la réalité et affecter nos décisions ou actions. Voici quelques exemples concrets :

L’entrepreneuriat et l’échec

Dans le monde des affaires, on entend souvent parler des récits de réussite d’entrepreneurs qui ont créé de grandes entreprises à partir de rien. On se focalise alors sur ces histoires inspirantes, en oubliant tous les autres entrepreneurs dont les projets n’ont pas abouti. Cela peut donner une fausse impression de facilité et inciter à sous-estimer les difficultés et les risques inhérents à l’entrepreneuriat.

Les investissements financiers

En matière d’investissement, le biais du survivant peut conduire à surestimer la performance d’un secteur ou d’une classe d’actifs. On se base souvent sur les données de performance passées pour évaluer un investissement, mais ces données ne prennent généralement en compte que les acteurs ayant survécu jusqu’à aujourd’hui. Les entreprises ou fonds d’investissement ayant fait faillite ou disparu sont exclus de l’analyse, ce qui peut donner une vision biaisée et trop optimiste du potentiel de rendement.

La médecine et les traitements alternatifs

Dans le domaine de la santé, le biais du survivant peut également avoir des conséquences néfastes. Les personnes atteintes d’une maladie grave peuvent être tentées de se tourner vers des traitements non conventionnels, en s’appuyant sur des témoignages de patients ayant survécu grâce à ces méthodes. Mais ils négligent alors tous ceux pour qui ces traitements n’ont pas fonctionné, donnant ainsi une image trompeuse de leur efficacité réelle.

Comment éviter le biais du survivant ?

Pour ne pas tomber dans le piège du biais du survivant, il est essentiel de développer un esprit critique et de toujours chercher à obtenir une vue complète et objective de la situation. Voici quelques conseils pour y parvenir :

  • Prendre en compte tous les éléments : plutôt que de se focaliser uniquement sur les réussites ou les échecs, il est important de considérer l’ensemble des données disponibles, y compris celles concernant les acteurs qui ont disparu ou échoué.
  • Questionner les sources : lorsqu’on lit ou entend un témoignage ou une étude, il est crucial de vérifier la méthodologie employée et de s’assurer qu’elle prend bien en compte l’ensemble des éléments concernés, sans biais de sélection.
  • Diversifier ses sources d’information : pour éviter de se laisser influencer par une vision tronquée de la réalité, il est recommandé de consulter plusieurs sources et de croiser les informations obtenues.
  • Adopter une approche statistique : face à un problème complexe ou une décision importante, il peut être utile de s’appuyer sur des méthodes statistiques rigoureuses pour analyser les données et évaluer les chances de réussite ou d’échec.

En somme, le biais du survivant est une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés, et dont nous devons être conscients pour prendre des décisions éclairées et ne pas se laisser tromper par une vision partielle et trompeuse de la réalité. En développant notre esprit critique et en adoptant une approche rigoureuse dans l’analyse des données, nous pouvons minimiser l’impact de ce biais sur notre perception et nos actions.

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LA RÉDACTION
Cet article a été rédigé par Sophie, auteur pour le blog l’info du mouton depuis 3 ans. Retrouvez son histoire sur sa fiche auteur en bas de l’article.
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